JANVIER
Anne de Bonbec. -
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary
« Chers refoulés du Masque et de la Plume,
décidément, on peut toujours compter sur vous pour passer à côté des chefs-d'oeuvres de notre temps, à savoir cette fois-ci A dangerous method de David Cronenberg, à mon sens le meilleur film de l'année passée avec The Tree of life de Terrence Malick, et qui semble vous avoir choqué à la fois par sa lisibilité coupable et donc culpabilisatrice (que vous appelez du fond de votre oedipe non résolu "didactisme") et par sa violence mentale et sexuelle si inquiétante que votre surmoi de critique, c'est-à-dire de censeur, ne peut que sanctionner. Loi du critique. Loi du père. Et Jérôme Garcin en chef de meute. On comprend que l'on puisse sombrer dans l'hystérie rien qu'en vous écoutant. Pour ma part, j'ai trouvé ce film profondément émouvant, interprété par trois acteurs prodigieux et une actrice de génie, d'une intelligence visuelle extraordinaire, créant une ambiance à la fois clinique et chaleureuse, puritaine et érotique, théâtrale peut-être mais ô combien cinématographique : tous ces coins de murs dans lesquels semblent coincés les personnages, toute cette lumière irradiante qui n'exprime rien d'autre que leur âme et qui sera bientôt éteinte par l'horreur Historique (parce que la psychanalyse, contrairement aux nazis et à Michel Onfray, c'était la civilisation), tous ces gestes filmés comme des rituels : une bague que l'on pose sur une table, un cigare que l'on fume, un manteau que l'on fouette pour le dépoussiérer - et qui me semble être du pur Cronenberg, et tout cela merveilleusement accompagné par le mixage extraordinaire que fait Howard Shore du Siefried Idyll et de certains autres motifs de Richard Wagner. Non, ce film est un moment d'intelligence et de synesthésie pures, de monstruosité et de glamour, et je regrette qu'entre vos totems et vos tabous, vous vous y soyez crevés les yeux. Bonne année quand même à vous, et bonne cure. »
Pierre Cormary -
Pierre Cormary -
Pierre Cormary
Pierre Cormary ne remerciera jamais assez Michel Onfray de l'avoir remis à la psychanalyse. Et aussi David Cronenberg.
Pierre Cormary - Ceux qui ne votent pas, le sale petit plaisir coupable qu'ils perdent.....
Pierre Cormary - PUTAINNNN !!! Je viens de m'apercevoir en vidant les poches de mon manteau que dans les bulletins qui me restaient j'ai encore celui de Sarkozy mais plus celui de Nathalie Arthaud, MERDEUUUUUUUUH !!!!
(22 avril, premier tour de la présidentielle)
Moi chez moi
DEBAT CHEZ SLOTHORP SUR LA TROIS D :
Slothorp -
Pierre Cormary - Encore une fois, je n'arrive pas à comprendre comment vous ne comprenez pas que les cinéastes de la 3D et maintenant des 48 images / seconde et le public ne comprendront jamais ce que vous dites. Tout le monde n'a pas cette conscience godardienne, j'allais dire protestante, j'allais dire athée, des images. En fait, personne, pas même Godard. C'est le plus vieux problème philosophique du monde : les sens nous trompent, nous le savons, et pourtant nous continuons à nous laisser guider par eux. Nous savons que les images ne sont sont pas le réel, nous n'en continuons pas moins à prendre les images pour du réel. Il faut savoir que l'on sent mal - la voilà, la sagesse immémoriale. Alors que vous, on dirait que vous exigez que l'on sente bien. Mais on ne sentira jamais bien, on ne verra jamais bien. Nosferatu continuera à nous faire peur en 78 D ou en 7654 000 000 images / seconde, et tout ce qui nous fera peur, plaisir, tout ce qui nous provoquera un affect (l'art, c'est créer des affects, disait Deleuze), nous paraîtra réel. Or, on a l'impression que vous voulez faire d'un affect un percept (domaine de la science) ou un concept (domaine de la philosophie). Vous reprochez au père Cameroun de ne pas parler comme un scientifique ou un philosophe - alors qu'il ne parle que comme un cinéaste, un artiste, c'està-dire quelqu'un qui prouve à chaque fois nous sommes encore pieux. Nous sommes pieux parce que nous croyons biologiquement aux images. C'est vrai, quoi, bordel.
Slothorp - Pierre, tu ne comprends pas ce qu'on dit : ces nouvelles techniques donnent un sentiment de déréalisation justement parce que le public est habitué à des cadres plats en perspective et un mouvement saccadé des images dont son cerveau recompose la fluidité. Dans le cas du 48 images/ seconde ce qui saute immédiatement aux yeux de ce qui ont vu les extraits du film, c'est que les scènes font penser à un making-off sur le plateau de tournage plutôt qu'à un film de cinéma. Notre regard est conditionné par la technique. Ce qui se passe est exactement l'inverse de ce que tu dis : quand Michael Mann a sorti son "Public ennemies", la critique l'a jugé sur un ensemble de qualités cinématographiques alors que je peux témoigner que nombre de spectateurs ont quitté la projection en raison d'un problème technique qui donnait le sentiment d'assister à une dramatique TV. Dans les faits, l'équipe avait tourné avec une vitesse de shutter qui n'était pas la bonne et créait ce sentiment d'un ghosting et d'une fluidité typique de l'image video, rappelant aux spectateurs (sans qu'ils puissent définir exactement pourquoi) les images d'un reportage video.
Pierre Cormary Mais dans ce cas-là, c'est parce que le film leur paraissait trop vrai, non ? Trop reportage vidéo, justement (et de ce point de vue là, je serais d'accord avec eux car Public ennemies, hors la scène où Dilinger pénètre sans crier gare dans le commissariat et va contempler les photos qui résument sa carrière accrochés au mur des bureaux, sans qu'aucun policier ne le voit, très beau moment de flottement onirique, le reste du film m'est justement apparu visuellement plat et donc ennuyeux.) Pour autant, il me semble qu'il y a bcp de gens qui ont aimé et notamment parce qu'ils l'ont trouvé très bien fait et très "réaliste". En fait, je pensais surtout à Avatar et à ses avatars - et dont le public semble raffoler aujourd'hui, arguant naïvement (mais c'est cette naïveté qui est intéressante et qui semble te consterner) que la 3 D donne un sentiment de réalité plus grande, prouvant ainsi ce constat immémorial que plus la forme est fausse plus elle paraît vraie. Que le regard dépende de la technique, bien entendu, mais c'est bien pour cette raison qu'il n'est pas conscient de la technique - et qu'il finira par intégrer comme il a intégré toutes les autres techniques. Au fond, le problème est toujours le même depuis les Lumière (les frères, pas l'horrible XVIII ème siècle) : le cinéma, c'est cette invention de foire qui nous fait croire qu'un train fonce sur nous. Alors, je suis évidemment bien d'accord sur la déréalisation de tout ça, mais c'est cette déréalisation qui donne l'impression d'une plus grande réalité. Et quand Cameroun dit qu'en 3 D, Titanic paraît encore plus réaliste, c'est imparable, et le public lui donne raison. J'ai bon ?
(Il y a quelque chose de politique, voire de théologique dans cette disputation mais je n'arrive pas encore à saisir quoi - Pierre Boyer, un avis patristique ?)
Slothorp - Oui et non : quand je dis que la technique conditionne le regard, il faut aussi comprendre que le regard dépend d'un héritage technique. Si, dans l'absolu, on se fiche bien de savoir comment sont fabriquées les images animées, à 24 ou 48 images par seconde, en 2D 4/3 ou en 3d anamophosé, dans le plan de l'histoire, c'est par contre capital. Pour prendre un exemple simple, si je tourne un film à 16 images par seconde, ce qui va frapper immédiatement le public, de manière charnelle, comme un court-circuit physique alors que c'est un héritage culturel, c'est que le film a à voir avec la période du muet, même s'il est sonore. Trivialement, il faut penser aux petites scènes burlesques de Benny Hill (référence pour nous, les jeunes). C'est très exactement ce genre de ressenti physique, pour lequel tu vas construire une interprétation savante mais erronée, un jugement de goût là où il s'agit d'une culture héritée intégrée dans ton corps de spectateur, que tu as donc expérimenté à la vision du film de Michael Mann. Ce que je pointe dans le discours des cinéastes techniciens comme Cameron et Jackson, c'est cette ignorance du regard hérité, cette vision purement technicienne (plus de relief, plus de fluidité créant plus de réel) là où il y a un noeud socio-technique. Dans les faits, c'est à dire historiquement, le cinéma reste cet art du XXième siècle auquel nous attachons sans le savoir quelques attentes fétichistes et qui rendent ses mondes représentés totalement vrais à nos yeux. Sous cet angle, Fincher est beaucoup plus conséquent : cinéaste technicien par excellence, il cherche constamment une neutralité des nouveaux modes techniques, à les couler dans les formes héritées de notre regard, ce qui est exactement le sujet même de son cinéma, cette zone grise entre le naturel et l'artificiel.
Pierre Cormary - C'est bien ce que je pensais. Il y a une discordance théologique entre nous. Parce que tel je viens de lire deux fois ta réponse, je n'ai rien à en redire. Accord parfait. Sauf que là où, comme tu dirais, je ne suis plus dans le débat, où je sors du débat, est que le jugement de goût que je "construis" n'est pour moi pas du tout en opposition avec "cette culture intégrée dans mon corps de spectateur" dont tu parles. Bien au contraire, mon jugement de goût est tributaire de mon corps, ma rétine de mes archives, mon oeil de mon habitus, ma matière de ma mémoire (putain, c'était le début de mon mémoire de maîtrise, ça !). Mon regard dépend évidemment de mon héritage culturel. Où est donc le problème ? Quand je regarde ton film en 16 images / seconde, je vais effectivement me dire "tiens, c'est comme du temps du muet, quel maniériste ce Guillaume !", mais après je vais continuer à regarder et à y croire ou pas. Ce qui te gène, peut-être, dans les discours évidemment commerciaux de Cameron and co est qu'ils font mine d'oublier cet héritage, alors que je suppose qu'ils en sont aussi conscients que toi. Sans doute se mettent-ils du côté de leur public pour qui la technique la plus iréalisante du mondeest paradoxalement (paradoxe pour l'esprit mais pas pour les sens, comme je disais) celle qui donne le plus grand sentiment de réel. Et dès lors, Fincher n'est-il pas encore plus hypocrite que Cameroun dans la mesure où chez lui les effets spéciaux ne se voient pas ? Première scène de Zodiac - la rue qui défile à travers la vitre de la voiture, un des plus beaux plans de ces dix dernières années et qui crée un effet, un effroi, incroyable (car oui, héritage culturel oblige, même sans connaître à fond l'histoire du cinéma, on est immédiatement à la place du voyeur-serial killer - ce n'est pas fenêtre sur cour mais vitre sur avenue). Et Fincher, technicien hors pair, autrement dit réaliste fabuleux, fait des films qui sont à la fois les plus artificiels et en même temps les plus terrifiants. Et là aussi, cette " zone grise entre le naturel et l'artificiel" existe conceptuellement mais pas affectivement. Parce que si ça fait peur, ça n'est pas artificiel... même si ça l'est.
Pierre Boyer Je découvre la disputatio après coup: elle est beaucoup trop parfaite pour que j'y ajoute un commentaire ! J'espère une suite tout en regardant du Bunraku!
Faustin Soglo Anciens/modernes, mono/stéréo, microsillon/CD : à l'arrivée, c'est toujours « que du bonheur » !!
Pierre Cormary Je dirais que c'est une question de catholicité et de protestantisme. La catholicité du cinéma telle que la définissait Deleuze (je sais, il faut que j'arrête un jour avec Deleuze - mais c'est que je ne veux pas !), le cinéma comme croyance, or, encens et myrrhe, et le cinéma selon le puritanisme protestant qui fait qu'on adore le cinéma, et peut-être plus que le catholique, mais qu'on s'en méfie (Godard), parce que l'image, ontologiquement c'est mal. Exactement comme devant la croix. Le catho voit dans la croix le corps supplicié quoique glorieux (j'allais dire la bite). Le protestant ne voit que la croix nue (j'allais dire le phallus). Le catho a un regard primitif, le protestant un regard réflexif. Et le regard réflexif est sans doute plus complexe que le regard primitif mais il arrive nécessairement après, comme Luther et Calvin arrivent après les rois mages.
Pierre Cormary - Mais elle est tout à fait au niveau des cinq premières cette sixième saison de Dexter avec le super taré Travis ! Dernier épisode, maintenant.
PUTAIN DE DIEU DE CHIER !!!! Le dernier plan du dernier épisode de la dernière saison ! Pour moi, c'est pire que le finale de la cinquième.
On pardonne tout à Dexter - je veux dire, on pardonne tout aux invraisemblances de la narration et qui devraient d'ailleurs la mettre en bouillie tant celle-ci accumule les raccourcis impossibles, les faux suspenses (le lac de feu), les aberrations spatio-temporelles (Dexter toujours là au bon moment et... au pire), les énormités psychologiques, mais tant pis. Comme dans Lost, le délire dramatique devient l'enjeu de la série, l'énormité une figure de style, l'aberration un affect comme un autre (et ici, l'inceste qui commence). Dexter fonctionne comme certaines BD primitives (genre Tintin au Pays des Soviets) où la triple mort du héros de la dernière case de la planche de droite est résolue à la première case de la planche d'après. Ce n'est plus de l'incohérence scénaristique mais du surréalisme nerveux qui fait qu'on tremble avec le héros quelle que soit l'improbabilité de la situation. L'intensité l'emporte sur tout, et c'est cela qui fait que je vais attendre comme un fou la septième saison. Car après ça....
Institutrice républicaine plaidant pour un retour "salubre, nécessaire et humain" aux châtiments corporels pour tous.
MAI
Pierre Cormary ne comprend pas comment on peut dire que ce débat [entre Hollande et Sarkozy] fut ennuyeux. Il fut au contraire passionnant, dramatique et presque toujours de bon niveau. Mais la propension des Français à prendre leurs politiques de haut, à ironiser, à prétendre, comme Homais, que "moi, si j'étais le gouvernement....", à zapper, est décidément désespérante. Aussi désespérante que cette hallucination collective qui fait dire que Hollande l'aurait emporté ou aurait "présidé le débat". Ce que j'ai vu, moi, est un candidat imperméable qui avait l'air de dire à l'autre : "tu peux t'acharner à prouver ton action, tes chiffres, à rappeler tant que tu veux la crise, les gens seront pour moi, car les gens se foutent de la crise, se foutent de ton action, de tes chiffres, et ne peuvent plus supporter ta gueule même s'ils savent que je suis en deça de toi. Mon atout est que les gens, je veux dire les Français, ne peuvent supporter quelqu'un qui n'a rien à leur offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. Les gens veulent être rassurés, et moi je parais rassurant même si je ne sais pas du tout comment on va faire. Mais tant pis car le vrai Pétain, c'est-à-dire celui dont on croit en France qu'il va nous protéger des méchants, ce soir, et sans doute dimanche, c'est moi."
Pierre Cormary - Julien Desterel, tu mets le doigt là sur le point essentiel qui fait que le PC n'a jamais été rejeté de la sphère politique alors que le FN, si, à savoir l'alliance nécessaire qu'il a en effet fallu faire avec Staline pour vaincre Hitler. Ou contre toute attente comment le pacte germano-soviétique est devenu un pacte américano ou démocratico-soviétique. C'est l'événement politique et métaphysique capital du XX ème siècle, l'alliance contre-nature entre les communistes et les libéraux contre les nazis. On pourrait même y voir la victoire suprême d'Hitler, suprêmement diabolique : forcer les démocraties occidentales à intégrer les dictatures communistes contre lui, forcer Roosevelt et Churchill à dîner avec Staline. Yalta. Forcer à un partage éhonté de l'Europe. Et tout ça parce qu'Hitler trahit Staline. Le diable qui trahit le mal pour créer une situation encore plus diabolique. Dès lors, tout ce qui s'apparentera de près ou de loin à la croix gammée sera banni alors que tout ce qui sera affilié à la faucille et au marteau sera pardonné. Et c'est pourquoi il n'y a pas eu et il n'y aura jamais de jugement de Nuremberg du communisme. Et que la pire horreur de l'Histoire n'aura pas été sanctionnée et fera qu'on peut être encore impunément "communiste".
Pierre Cormary - Vous voulez énervez vos amis de droite quand vous êtes de droite ? Dites-leur simplement que c'est parce qu'ils ne sont pas des intellectuels, qu'ils n'aiment pas l'intellectualisme ("Oh que non ! nous sommes dans le réel, nous ! Rien à foutre des bobos parisiens !") qu'ils se font rétamés à tous les coups. Le peuple de droite de France méprise les intellectuels et donc perd régulièrement parce que le réel se fait à Paris, à Saint Germain des Prés. Le peuple de droite est con.
Pierre Boyer - Par ailleurs, on a tout de même un formidable paradoxe. Maîtres à penser historiques de la gauche culturelle: Lévi-Strauss, Lacan, Deleuze, Foucault, Derrida, voire Agamben, Negri et cie. Lévi-Strauss: probablement l'une des pensées les plus purement de droite qui soit, anti-révolutionnaire, débouchant sur l'éloge d'une xénophobie modérée. Lacan: "je suis libéral parce que je suis anti-progressiste." Deleuze et Foucault: disciples de Nietzsche, penseur d'ultra-droite. Derrida: disciple de Heidegger, penseur d'ultra-droite. Agamben et cie: disciples de Schmitt, penseur d'ultra-droite. La France est le pays où la gauche culturelle (je veux dire: celle dont la morgue est en effet insupportable) s'adosse à un univers de références qui sont celles de la droite la plus extrême. Conséquence inverse: Rawls, penseur qui aux USA se situe clairement à la gauche du parti démocrate, a pu passer auprès de cette gauche, lors de son introduction en France, pour un penseur de droite.
Hollande, donc... La justice et la jeunesse...... La justice, passe encore.... Mais la jeunesse, putain.... Ils ont élu quelqu'un qui parle de la jeunesse... Mais il n' y a rien de pire et de plus facho que la jeunesse...
Il n' y a plus que l' ivresse. Bonne soirée à tous et bonne chance au nouveau président qui aime les gens et les djeuns...
[Un peu plus tard dans la soirée] Pierre Cormary - Voilà ce que je reçois à l'instant en privé et qui fait suite aux commentaires précédents :
"Pierre, on se connait à peine (c'est peu de le dire), mais je crois que je suis trop sectaire pour pouvoir garder dans mes amis facebook quelqu'un qui vote Sarko et ose affirmer que c'est la jeunesse qui est facho. Donc, mes respects, et au revoir ! je tenais à vous prévenir, ce n'est pas très poli sinon me semble-t-il (mais bon, du haut de mes 26 ans j'ai pas mal de tares a priori !)
Dans une autre dimension, sans doute aurions-nous pu nous apprécier. Mais j'assume mon sectarisme, et vous souhaite donc une belle soirée." Signée Arlette.
Voici donc quelqu'un qui revendique son sectarisme tout en trouvant en même temps insupportable qu'on le traite de facho. Très curieux.
La jeunesse, c'est le mal. François Mauriac l'avait bien noté dans les années 30. Il faut toujours compter sur les moins de 25 ans pour voter Hitler ou pour s'embrigader dans le bolchévisme. Et puis, la moindre des choses, quand on a vingt six ans, c'est de mépriser les gens de vingt-six ans. Quelqu'un qui milite pour son âge ne mérite que des baffes. Faire partie de la meute de sa génération est la misère absolue.
-------------------INTERMINABLE QUOIQUE PASSIONNANT DEBAT SUR "QU'EST-CE QUE L'IDEOLOGIE ?" AVEC, ENTRE AUTRES, L'IRREMPLACABLE PIERRE BOYER ---------------
Facebook Satyricon
[PASTICHE DE MON MUR : statut + commentaires]
"Pierre Cormary se regarde les couilles et se demande si les nuages, les merveilleux nuages."
"Joan Roméo et 926 754 personnes aiment ça."
"Anne Bouillon – Magnifique ! Je prends ! Merci ! Gloire !"
"Cécile Baron – Baudelaire, so, my dear ?"
"Pascal Zamor – Spleen."
"James Matthew Barrie – A chaque fois, vous me bouleversez, imbécile !"
"Murielle Joudet - Kikoukakounou."
"Alina Malycheva – Un vrai petit malin, ce petit Pierre."
"Joseph Vebret – Vous voyez, Pierre, tout le monde veut vos couilles, sauf vous qui ne les voulez pas. Veuillez les vouloir, s’il vous plaît."
"Faustin Soglo – Oulouloulou, M. Cormary, ne vous faites tant pas de mouron avec vos couilles. Revenez avec nous, M. Cormary. Les couilles, c’est pour les couillons, et vous n’êtes pas un couillon, M. Cormary !!"
"Guillaume Orignac – Problème de bourgeois."
"Lionel Lumbroso – Ah ce Pierre, quelle verve ! Quel style ! Quelles envolées !! On en redemande. On se roule dedans. Mais Pierre, encore une fois, je vais devoir vous engueuler, tel un père qui engueule son gosse mais parce qu’il l’adore, ce gosse qui vient de ses couilles. Et le plus beau cadeau qu’un père peut faire à son fils, c’est bien lui donner des couilles. Mais Pierre, la Synthèse, Pierre ? Que faites-vous de la Synthèse, bordel ? Les couilles, les nuages, vous ne pouvez pas continuer à opposer la droite et la gauche comme ça, Pierre ? Enfin, vous savez, la Synthèse ???? (….) (…) (…) (…) (…) (…) Voilà, Pierre, j’en ai fini, je vous embrasse, chien fou ! "
"Valérie Scigala – Je ne vois pas ce qu’il y a de baudelairien."
"Raphaël Juldé – se regarde les nouilles et se demande si l’écuage."
"Jean-Rémi Girard – Pierre, les couilles et les nuages, ça n’a rien à voir, enfin."
"Pierre Boyer –Ah mais si, ça a à voir. Taxe instaurée en 1157 par Henri II, l’écuage est une pénalité financière que le vassal paye en contrepartie à son suzerain qui peut ainsi s'offrir le service de mercenaires. En ce sens, on peut dire avec Pierre que les nuages peuvent avoir une dimension testiculaire, parce que financière (celle notamment développée par Carl Schmitt dans Guerre discriminatoire et logique des grands espaces (mais dans l’édition du début avril 39 plutôt que dans celle de fin avril de la même année où déjà il est dans une conversion sociale heideggérienne (qui est en contradiction flagrante avec son néo-nietzschéisme, qu’il, certes, finira par dépasser un peu plus tard grâce à sa lecture thomiste de Novalis, (mais le met alors dans une position théologico-hitlérienne un peu en déphasage avec ses conceptions libéralo-chrétiennes (même si on peut toujours l’approuver sur le point du conservatisme ouvert (en tous cas dans le sens kafkaïo-bettelheimo qu’il lui donne (car dans le sens bonaldo-rousseauiste, c’est encore autre chose (d’autant (qu’il ne faut pas (oublier que c’e(st (au (même mo(ment qu’il va relier (la (Krisis de Husserl aux (stases plotiniennes (et en (ce s(e(n(s(, (i(l est de gauche (mais d’une gauche qui voterait à droite (ce qui est au fond la position de Pierre et explique son spleen en partie bourgeois (mais pas totalement. )))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))"
"Pascal Labeuche – Je suis bien d’accord."
"Jean-Jacky Goldberg – Normal, vous êtes de droite. Ici, c’est un mur de droite, avec des statuts de droite, des gens de droite, une couleur de droite, un langage de droite, un humour de droite (qui ne me fait pas rire), de la nourriture de droite, de la sexualité de droite, du TF1 de droite, des nuages de droite. Et donc à mon avis, tout le monde est de droite."
"Gabriel Cloutier – Ne comprendra jamais pourquoi les gens votent à gauche. Ne comprendra du reste jamais pourquoi il y a une gauche. Ne comprendra jamais qu’on ne comprenne rien."
"Maria Krupskaïa - ;)"
"Ruân Adzendzo – Homme sans couilles, sans cul, sans cœur, sans courage, sans bite, sans rien autre que sa suffisance gerbante et sa puanteur anale ! Demi cadavre à l’écrivassure minable qui en crèvera bien un jour dans son pus jaunâtre d’impuissant fini à la pisse pendant que tous ses glaires lui exploseront à sa face infâme, la même qui lui aura servi de gueule ouverte dont ne voudrait même pas la pire vermine pour se nourrir, et que moi, moi, moi, je dénoncerai sans relâche à condition que l’on veuille bien me payer, o vous lecteurs qui croyez me lire mais dont l’obole rachitique prouve l’âme basse et vile (cormarienne, donc) dont je dirais une fois de plus tout le prurit croutant et l’obsession dégueuleuse de cet être infect, insulte à toute l’humanité, erreur grossière du divin lui-même, capable simplement de chier par la bouche les détritus qu’il a dans une âme purement intestinale et que pour l’éternité je conchie de mon noir soleil…."
"tags : Pierre Cormary, Pierre-Antoine Rey, Rey, Rey, Rey, Rey, putain !, Pierre-Antoine Rey, Pierre-Antoine Cormary, Cormary, ry, ry, ry, ry, ry, ry, Pierre-Antoine Rey = Pierre Cormary = le pire porc de tous les temps, Cormary + Rey = Pierre-Antoine Cormary Rey = Rey Cormarey, Pierre-Antoine = Rey + Cormary, crevure, poubelle, chiottes, bidet, PQ, étron, diarrhée, chasse d’eau, bathroom, oua oua"
"(commentaire rejeté)"
"Un troll – Et si on le poussait au suicide le Double Gras ? Ce serait drôle, non ? "
"Un autre troll – Ouais, toute sa famille le pleurerait, ça serait marrant. "
"Un autre troll – Ouais, on leur enverrait des photos de lui, les veines pissant le sang."
"Un autre troll – lol."
"Un autre troll – En plus, on pourrait dire que c’était un juif."
"Un autre troll - Tu veux dire un youpin ?"
"Un autre troll - Ouais, lol"
"Les trolls - super, une expédition punitive."
"Un autre troll – Allez, on le fait. Et après, on va violer la négresse du quatrième."
"Les trolls – Ha ha ha ha ha ha ha ! Du quatrième ! Très bon."
"(Commentaires rejetés aussi)"
Pierre Cormary Comme disait Jean Dujardin dans l'épisode pilote de Un gars une fille : "ça n'a pas de principe, un mec." (A propos de Valérie Trierweiler)
Pierre Cormary Du Lelouch fight. De la guimauve hard. Du coup de poing coucher de soleil. Du t'as-vu-comme-je-suis-pudique-quand-je-filme-l'impudeur. A moins que je n'en fasse une affaire personnelle et que je ne supporte ni l'animalité des personnages ni la sensiblerie romantique du propos. La partie handicap, quasi cronenbergienne, ou comment réussir sa partie de jambes en l'air quand on est cul-de-jatte, est pourtant intéressante, mais la partie dur au grand coeur irritante, et le coup du gamin Grand Bleu insupportable. A moins que je ne sois trop bourgeois pour supporter tout cela. Un peu comme avec Carax et Into the Wild de Sean Penn. Car les personnages qui foncent dans leur merde avec leur morale "argh, plus c'est dur, plus j'y vais" me renvoient à ma chaise du musée. Laissez-moi tranquille avec votre goût de la vie âpre. Quant à Marion, je me demande toujours si elle joue bien ou si elle se contente de montrer qu'elle ressemble à Bette Davis. [A propos de De rouille et d'os, de Jacques Audiard]
Pierre Cormary Film kitch, snob, moisi, de brocante ou de musée, de geek ou de dandy, écrit GO dans une critique en règle contre Wes Anderson http://www.chronicart.com/cinema/chronique.php?id=12410 que j'aurais cru plutôt convenir à Tim Burton. Est-ce parce que c'était le premier film que je voyais de lui que j'ai été surpris, enchanté, ému ? Ces vertes amours, héroïques et maladroites, m'ont semblé bien menées - l'indéniable maniérisme de la mise en scène étant en parfaite adéquation avec cette perception enfantine à la fois militaire et ludique. Contrairement à ce qui se passe chez Burton (ou chez le Scorsese de Hugo Cabret, mal foutu et étouffant), le film reste joueur du début à la fin, beaucoup plus libre qu'il n'y paraît, la brocante n'étouffant jamais le plaisir de la narration ni le jeu des enfants, épatants, je trouve. Etonnante apparition de Harvey Keitel qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. Non, moi, je le recommande. [A propos de Moonrise Kingdom de Wes Anderson]
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom, de Wes Anderson, le film de l'année selon moi - et le dernier film d'amour qui m'ait fait pleurer, ce que l'on mettra bien entendu au compte de mon infantilisme bien connu.
-----------AUTRE INTERMINABLE DEBAT SUR "L'IDEOLOGIE QUEER" AVEC LOUIS SAGNIERES---
(j'ai été tenté de mettre en ligne ces débats mais vu la place qu'ils auraient pris, j'y ai renoncé. Ce genre de note ne me sert que d'indication personnelle, un peu égoïste, je l'admets.)
Pierre Cormary - Pourquoi sort-on toujours enchanté d'une représentation de la Compagnie de l'Arme Blanche ? Parce qu'ils sont à l'aise autant avec les classiques (Les femmes savantes en 2010) qu'avec les modernes (Art de Yasmina Reza en 2009), les pièces savantes (Le silence + Le mensonge de Nathalie Sarraute en 2007) et les pièces casses-gueules (extraordinaire Folle de Chaillot de l'an dernier) ? Parce que les mises en scène de Jean-Rémi Girard saisissent par leur justesse et leur inspiration, toujours lisibles, jamais didactiques ? Parce que les comédiens, "amateurs" s'il en est, Philippe Soussan et Patrick Cathala en tête (mais on ne peut pas ne pas citer ici Agathe Bresle et Johanna Benesty, épatantes dans l'ivresse et la vachardise féminines), peuvent en remontrer aux "professionnels" ? Et parce que ces cinq là se surpassent cette semaine en produisant Le Dieu du carnage, la pièce la plus cruelle et la plus jubilatoire de Yamina Reza qui s'y connaît comme personne pour explorer les fractures socioculturelles qui peuvent exister chez les bien nés ? Pour ceux qui ont vu l'adaptation brillante de Roman Polanski au cinéma l'an dernier, ils ne perdront pas au change. La mayonnaise prend tout de suite, les deux couples (à la scène comme à la ville !) s'entendent à merveille pour se déchirer devant nous, l'hystérie, cette invention clinique appliquée aux femmes mais qui s'applique tout aussi bien aux hommes, explose tout à coup, et le spectateur ne regrette que deux choses : que le spectacle ne dure qu'une heure quinze et qu'il ne se joue que deux fois : hier soir, donc, ou j'étais au milieu d'une salle sincèrement ravie, et ce soir à 21 h 30. Allez-y, vous ne le regretterez pas. C'est méchant, burlesque, odieux, et ça vous rappellera tout ce que vous avez vous-même pu vivre un jour avec votre conjoint, vos enfants, vos parents, vos amis. Le carnage, il n'y a que ça de vrai !
Mon moment préféré : le contentement hilare du couple d'avocat quand l'autre couple commence à se disputer devant eux - car la vraie rixe est toujours à l'intérieur des unités plutôt qu'entre elles. [A propos de Carnage, de Yasmina Reza mis en scène par Jean-Rémi Girard avec la Compagnie de l'Arme Blanche.]
[ADDENDUM : cette année, Jean-Rémi Girard propose sa propre pièce, adaptée d'un grand classique français du XVIII ème siècle. Représentations en juin. Pensez déjà à vos réservations.]
Seconde expérience pénible 2012.
JUILLET
Pierre Cormary devient chinois - "Tu marches sans savoir ce qui te pousse, tu t'arrêtes sans savoir ce qui te fixe, tu manges sans savoir comment tu assimiles, tout ce que tu es, est un effet de l'irrésistible émanation cosmique" écrit Lie-tseu. J'avoue que j'aime bien ça. Nous sommes moins des individus que des prolongements de nature, des émanations de "la norme", des avatars du Principe (on serait tenté de dire des métastases, mais ce serait faux, ce serait houellebecquien) qui ont perdu la Voie. De toutes façons, les contradictions n'existent pas dans l'unité. Drôle de religion qui dit que c'est dans le laisser-aller que les choses s'ordonneront. Que le mal réside dans l'intervention, l'action, la volonté, l'effort. Que l'être naît du non-être exactement comme l'habitat est permis par le vide. Et que l'on doit se faire poule quand on est coq. Une religion d'air et d'eau qui soulage un instant de cette religion de terre et de feu qu'est le christianisme. Au moins, le néant n'est-il ici plus une menace ni, une souffrance, mais au contraire un soulagement, un apaisement. Le doux néant.
Et ça, c'est pas génial ? "Celui qui prend plaisir à tuer les hommes ne peut jamais réaliser son idéal dans le monde." (Lao-tseu, XXXI)
SEPTEMBRE
Pierre Cormary cite des extraits de l'étourdissante interview de Murielle Joudet - cette fille a du génie :
« Facebook, le problème c’est quoi ? C’est la fragmentation du temps, de l’effort, du plaisir, des ambitions : on se suffit de dix « likes », puis de dix autres « likes », puis d’une critique, puis d’une autre, et la vie avance et le romanqu’on pensait écrire ne s’écrit pas. On est sur Facebook comme dans une soirée perpétuelle. Voilà, c’est un peu triste, j’essaye de faire attention. La vie ce n’est pas une fête, même à 21 ans, la vie c’est une chambre vide dans laquelle on reste assis. »
« Une fois adulte on n’apprend plus, on compose avec ses erreurs. »
« …les femmes manquent de mégalomanie. Cavell dirait qu’il faut trouver sa voix, c’est-à-dire savoir qu’on peut parler, qu’on est légitime. (....) Cette affaire, c’est un problème des femmes envers elle-mêmes, les hommes ne doivent pas s’en mêler, parce que j’ai l’impression qu’ils cherchent surtout à se réconcilier avec le féminin, à le manger tout cru »